Comment trouver des financements privés en tant qu’entrepreneur.e circulaire ?
Vous êtes un.e entrepreneur.e circulaire et vous cherchez des financements ? Face à la multitude d’options, il est parfois difficile de s’y retrouver et de savoir comment présenter son projet. Voici un tour d’horizon pour vous aider à y voir plus clair !

Dans cet article, nous aborderons différentes possibilités de financement pour développer votre projet circulaire, quelques exemples de fonds ou d’aides à portée environnementale et/ou sociale ainsi que des conseils pour pitcher votre projet à des investisseurs*.


Entreprendre autrement : les atouts de l’économie circulaire

En tant qu’entreprise, l’adoption de pratiques circulaires peut vous permettre de réduire vos coûts de production, d’améliorer l’efficacité dans l’utilisation de vos ressources, de diversifier vos activités, d’améliorer votre image de marque auprès du consommateur ainsi que de renforcer votre résilience face à la volatilité des prix des matières premières ou face à des pénuries.

Afin de développer votre projet, vous êtes sans doute à la recherche de financement en adéquation avec vos valeurs. Il existe de nombreuses possibilités de finance durable et éthique, qui ont pour objectif de créer un impact positif sur la société. Dans ce cadre, la combinaison des dispositifs publics et des financements privés peut vous permettre de développer votre projet ambitieux.

Panorama des options de financement

L’auto-financement reste la meilleure option, mais il est souvent insuffisant pour couvrir tous les besoins. Il est donc indispensable de combiner plusieurs sources de financement (publics et/ou privés), en pensant à moyen et long terme. On parle de mix de financement, à savoir de démultiplier les sources de financement en fonction des besoins spécifiques de l’entreprise, permettant de réduire son exposition à un investisseur unique et de ne pas freiner la croissance de son entreprise.

Voici un panorama de solutions de financement privées à impact :

  • Mécenat, sponsoring : soutien financier, matériel ou humain. Dans le cas du sponsoring, le sponsor attend de la visibilité en échange de la part de l’entreprise. Au contraire, dans le cadre du mécénat, le soutien est apporté sans contrepartie.
    Il est important de choisir un sponsor ou un mécène actif dans son secteur, mais aussi d’identifier les autres entreprises financées par ces acteurs pour mieux cerner leur réseau. Le mécène peut bénéficier d'avantages fiscaux (déduction de 45 %).
  • Dons et philanthropie : soutien financier ou non financier sans contrepartie. Un conseil : faire de la veille pour ne pas rater les éventuelles opportunités. Généralement les projets sont plutôt financés en phase de démarrage. Voici quelques fondations à suivre pour des projets en économie circulaire : la Fondation Roi Baudouin, Bernheim, la Fondation pour les Générations Futures, Chimay-Wartoise…
  • Appels à projets : on peut citer plusieurs appels en cours :

Vous pouvez retrouver les dispositifs d’accompagnement et de financement disponibles en Wallonie en lien avec l’économie circulaire sur l’écosystème circulaire.

  • Business angels : personnes physiques qui investissent directement une partie de leur patrimoine financier dans des entreprises à fort potentiel. Ils partagent également leur expérience en gestion d’entreprise, leurs compétences et leur réseau.En Belgique, on peut par exemple citer la plateforme beangels.
  • Crowdfunding : appel de fonds pour financer un projet via une plateforme en ligne (comme Lita.co, Ecco nova, Citizenfund…). Au sein du crowdfunding, se retrouvent différentes façons de rétribuer l’investisseur, comme par exemple via des actions (Crowdequity) ou via des intérêts (Crowdlending).
  • Family office : cette organisation de plusieurs personnes donne des conseils afin de gérer des patrimoines familiaux. Cela peut être un contact intéressant si les familles désirent soutenir des projets circulaires.
  • Dette via un organisme financier (avec remboursement du capital + intérêts)
  • Prêt convertible : prêt que l’investisseur peut par la suite, sous plusieurs conditions, convertir en actions. Il est destiné aux start-ups et scale-ups qui n’ont pas de capacité de remboursement à court-terme. Il permet de retarder la discussion sur la valorisation avant une levée de fonds ultérieure, idéal en cas de potentiel de croissance élevé. A noter qu’il est important de négocier le moment où le prêt est converti avec l’investisseur.
  • Obligations : titres de créance émis par des entreprises (SRL ou SA) ou des États pour lever des fonds. Les acheteurs prêtent de l’argent en échange de paiements d’intérêts réguliers et récupèrent généralement l’argent prêté à l’échéance. Les obligations vertes permettent de financer des projets durables.

Evidemment, de nombreuses possibilités de financements publics sont également disponibles :

  • Aides nationales pour l’emploi / embauche : réduction de cotisations sociales (ONSS), dispense de versement du précompte professionnel (SPF Finances)…
  • Aides régionales pour l’emploi / embauche : subventions pour l’emploi de personnes handicapées (AViQ), aides pour l’embauche de profils spécifiques (FOREM)…
  • Aides régionales : chèques-entreprises (SPW), Airbag (aide de transition pour devenir indépendant à titre principal), Mesure CxO (aide qui permet aux start-ups innovantes d’engager un manager)…
  • Aides aux entreprises d’économie sociale : agréments et subventions du SPW (économie sociale), agrément « Initiative d’économie sociale »…
  • Aides proposées par des acteurs publics du financement comme Wallonie Entreprendre ou les invests wallons
  • Appels à projets et accompagnements proposés par les Pôles de compétitivité comme le Pôle MecaTech (métal, batteries, transport), Greenwin (construction, chimie, cleantechs…), Wagralim (agroalimentaire)…

Si vous êtes également intéressé.e par les possibilités de financements publics, visionnez notre webinaire sur le sujet.


Zoom sur des exemples de financements privés à impact

Il existe différentes aides et fonds qui ont pour vocation de soutenir des projets durables et/ou sociaux, vers lesquels il est intéressant de se tourner. Voici quelques exemples qui pourraient vous intéresser :

  • Le fonds coopératif Citizenfund : une plateforme qui soutient des projets porteurs de sens à Liège, Bruxelles et (bientôt) Charleroi.
  • Les prêts et accompagnements pour trouver des aides publiques pour des projets à impact de BNP Paribas.
  • La plateforme d'investissement Lita, qui rassemble une très large communauté d’investisseurs dédiée à l’impact.
  • La Fondation pour les générations futures qui soutient des projets de développement durable.

N’hésitez pas à consulter leurs sites pour en savoir plus !


Comment convaincre les investisseurs ?

Une fois les options de financement identifiées, il s’agit de défendre son projet devant les investisseurs. Pour cela, rien de tel que de se mettre dans la peau de l’investisseur pour rédiger son pitch : que voudra-t-il savoir ? Quel est son intérêt à investir dans votre projet ? Au-delà du projet innovant à impact, un investisseur voudra s’assurer de la viabilité de l’entreprise et de son potentiel de changement d’échelle.

La présentation aux investisseurs est cruciale, et la première impression est déterminante. Après avoir décrit votre produit/service, en précisant à quel problème votre solution répond, voici les points à aborder lors de votre pitch :

  • Votre marché et les cibles que vous visez. C’est le moment de montrer que le marché est prometteur et de taille suffisante, et de préciser qui sont vos clients actuels et quelles sont leurs raisons d’achat.
  • Votre modèle de revenus et la mise sur le marché.
  • Votre avantage concurrentiel. Pourquoi votre produit/service se démarque de ce qui est déjà présent sur le marché et ne risque pas d’être copié rapidement. Cela peut être grâce à des brevets, le réseau de votre équipe…
  • Votre équipe. Démontrez sa solidité et son expérience. L’investisseur voudra s’assurer que votre équipe est capable de gérer tous les aspects du projet.
  • Vos données financières. Indispensable lors de votre présentation, cette partie doit être documentée en détails. Parlez de votre chiffre d’affaires, de vos coûts et recettes actuels, de vos perspectives à 5 ans… le tout accompagné d’un tableau duquel vous ressortez certains chiffres-clés (marge brute, endettement actuel, cash burn mensuel…).
  • Votre besoin. Précisez où vous en êtes dans votre levée de fonds, ce que vous recherchez exactement, et à quoi cet argent sera utilisé.

Et au-delà du fond, ne négligez pas la forme ! Entraînez-vous, souriez et défendez votre projet avec brio ! Bonne recherche !


*Source des informations :

Le 15 octobre, nous organisions au Parc d’activité économique Ecolys (Namur) une Masterclass inédite dédiée aux financements privés et à la levée de fonds, avec pour objectif de donner aux entreprises wallonnes engagées dans l’économie circulaire les clés pour accélérer leurs projets grâce à des solutions de financement adaptées à leurs besoins. Cet article est tiré des enseignements partagés par nos intervenants du jour : Céline Bouton, co-fondatrice chez Be Impact pour le panorama des financements durables et les conseils pour convaincre les investisseurs, Alain Boribon sur le Citizenfund, Rita Dos Santos Aguilar pour les prêts et accompagnements de BNP Paribas, Thomas Rulmont pour la plateforme Lita et Célia Verstrepen pour la Fondation des générations futures.

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