En mai 2023, la Commission européenne a adopté une révision du cadre de suivi de l'économie circulaire en intégrant 5 thématiques avec un total de 11 indicateurs. Découvrez comment ce cadre vise à évaluer les progrès en matière d’économie circulaire, marquant une avancée majeure vers un suivi plus précis et transparent des progrès dans ce secteur.
La Belgique sera à la Présidence du Conseil de l’Union européenne lors du premier semestre 2024. Nous profitons de cette occasion pour lancer une série mensuelle d’articles #UE pour vous apporter des explications sur des réglementations européennes en cours d’élaboration en lien avec l’économie circulaire. Cet article est le troisième de la série.
Pour relire le premier article, rendez-vous sur #UE : L’Europe en lutte contre le « greenwashing » et le deuxième article, rendez-vous sur #UE : la taxonomie européenne, un outil vers la transition circulaire.
Quels sont les différents indicateurs suivis au niveau européen ?
Le nouveau cadre de suivi européen couvre 5 dimensions : la production et consommation, la gestion des déchets, les matières premières secondaires, la compétitivité et innovation et la durabilité et résilience à l’échelle mondiale. Cette initiative se distingue par ses 11 indicateurs, chacun composé de sous-indicateurs, offrant une approche holistique des progrès dans le domaine de l’économie circulaire.
De nouvelles dimensions cruciales, absentes du cadre initial de 2018, ont été intégrées grâce à l'ajout d'indicateurs complémentaires. Ces derniers viennent enrichir l'évaluation en offrant une perspective élargie et plus complète sur les aspects essentiels de l'économie circulaire. On retrouve ainsi les indicateurs suivants :
- L’empreinte matérielle, qui mesure l’utilisation globale de matières et rend compte de la quantité de matières introduite dans la consommation globale, y compris les produits importés ;
- La productivité des ressources, qui mesure le PIB résultant de l’utilisation de matières et qui démontre l’efficacité de l’utilisation des matières dans la production de biens et de services ;
- L’empreinte de consommation, qui permet de comparer la consommation par rapport aux limites planétaires pour 16 catégories d’impact sur la base de l’évaluation du cycle de vie et en fonction des cinq principaux domaines de consommation (alimentation, mobilité, logement, produits ménagers et appareils électroménagers) ;
- Les émissions de GES provenant des activités de production, qui mesurent les émissions de gaz à effet de serre produites par les secteurs de production (à l’exclusion donc des émissions des ménages) et qui représentent la contribution de l’économie circulaire à la neutralité climatique ;
- La dépendance à l’égard des matières, qui mesure la part des matières importées dans l’utilisation globale des matières, décrit le degré de dépendance de l’UE vis-à-vis des importations de matières et représente la contribution de l’économie circulaire à la sécurité de l’approvisionnement en matières et en énergie et à l’autonomie stratégique ouverte de l’Union.
Le saviez-vous ?
Le bilan actuel présente un tableau nuancé avec des évolutions positives et d’autres plutôt négatives.
En ce qui concerne les évolutions positives, par exemple, on estime qu’en 2021, 4,3 millions d’emplois ont été recensés dans ces secteurs, soit une augmentation de 11 % par rapport à 2015. En outre, les secteurs de l’économie circulaire ont créé une valeur ajoutée évaluée à environ 299 milliards d’euros en 2021, ce qui représente une augmentation de 27 % par rapport à 2015.
En revanche, du côté des évolutions négatives, par exemple, en 2021, la dépendance de l’Union à l’égard des importations de matières s’élevait à 22,9 %, soit une légère augmentation par rapport à 2000. L’empreinte de consommation de l’Union a également augmenté de 4 % entre 2010 et 2021.
Pour plus d’informations, retrouvez tous les indicateurs sur le site de la Commission Européenne, les données sont compilées par Eurostat.
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