La première recyclerie végétale en Wallonie donne une seconde vie aux chrysanthèmes des cimetières

Implantée à Chimay depuis 2022, la société ECOCIM a créé la première recyclerie végétale en Wallonie. Cette initiative innovante vise à prolonger la vie des chrysanthèmes déposés dans les cimetières à la Toussaint. Ce projet s'inscrit pleinement dans une démarche d'économie circulaire, offrant une alternative écologique et durable au classique cycle de gestion des déchets floraux.

La première recyclerie végétale en Wallonie donne une seconde vie aux chrysanthèmes des cimetières

Cet article s'inscrit dans une série dédiée à explorer le parcours des lauréats de l'édition 2 de Go Circular. Dans cette série, nous mettons en lumière les initiatives inspirantes de ces lauréats. Ecocim fait partie de la catégorie « Starter » et développe une approche circulaire centrée sur la réutilisation.

Chaque année, à la Toussaint, les cimetières se remplissent de chrysanthèmes, une plante traditionnellement utilisée pour honorer les défunts. Malheureusement, une fois fanées, ces plantes sont généralement jetées avec leurs pots, puis incinérées. Ce processus engendre non seulement un impact environnemental significatif, mais représente également une charge financière importante pour les communes. Pourtant, le chrysanthème est une plante vivace, capable d'être replantée et de fleurir à nouveau.

 

chrysanthèmes

Le modèle économique développé par Ecocim repose sur la collecte, le tri, la préparation au réemploi et la réutilisation des chrysanthèmes et de leurs pots. En réinventant le cycle de vie des chrysanthèmes, l’entreprise intègre des pratiques respectueuses de l’environnement au sein du secteur horticole. 

Le processus mis en place par ECOCIM est simple mais efficace. Tout commence par la collecte des chrysanthèmes et de leurs pots dans des conteneurs de tri spécialement installés dans les cimetières. Une fois récoltées, les plantes sont triées : celles qui ne peuvent être réutilisées sont compostées, tandis que les autres sont reconditionnées dans des pots en bon état et mises en hivernage. Après l’hiver, les chrysanthèmes replantés reçoivent des soins horticoles avant d’être revendus en circuit court, principalement sur les marchés locaux et via des partenariats avec des écoles et des communes.

 

Description du cycle de collecte et revente d'Ecocim

Mais ECOCIM ne s’arrête pas à la revalorisation des chrysanthèmes ! L’approche globale du projet se veut économe en ressources : l’entreprise utilise des serres non chauffées pour limiter la consommation d’énergie, récupère l’eau de pluie pour l’irrigation et composte les déchets de taille. Enfin, les chrysanthèmes sont vendus sans emballage superflu, dans des pots réutilisés, réduisant ainsi leur empreinte écologique.

Au-delà des bénéfices environnementaux, le projet d’ECOCIM génère des impacts sociaux positifs en Wallonie : il est développé en partenariat avec les pouvoirs locaux et consacre également du temps à la sensibilisation du public via l’installation de pancartes informatives dans les cimetières. En parallèle, ECOCIM forme les jeunes aux pratiques horticoles durables, contribuant ainsi à l’éducation et à la relocalisation de la production horticole en Belgique. Pour finir, cette initiative stimule la création d'emplois locaux, renforçant l’économie régionale.

En 2023, ECOCIM a collecté 147 tonnes de déchets, soit 70 000 chrysanthèmes, dans 66 cimetières avec la participation de 10 communes. Grâce à l'appel à projet Go Circular, l'entreprise prévoit d'acquérir de l'espace supplémentaire pour le stockage des chrysanthèmes et d'étendre ses activités

De surcroît, l'entreprise cherche à créer des synergies avec des ateliers protégés, des entreprises d'économie sociale et des écoles pour reproduire ce modèle dans d'autres régions, avec pour objectif de répéter cette pratique dans plus de 200 cimetières !